Les filles me disent toujours que la pluie sent les vers-de-terre, que ça pue, que j'suis dingue. Pour moi, y'a pas meilleure odeur que celle d'une chaude journée d'été orageuse. C'est comme un mélange de terre, de verdure, d'asphalte mouillé même! Je sais pas comment décrire ça, mais c'est vraiment une odeur qui me fait tripper, qui m'emmène ailleurs ; quand j'ai le bonheur de pouvoir juste rester là, assise a l'extérieur mais à l'abris en plein déluge, à boire mon café en me perdant dans ma tête, je voyage carrément. L'effet que ca me fait est instantanné, et je pourrais passer ma journée comme ça. À sentir. À écouter. À regarder. À sentir les goutelettes de pluie sur ma peau aussi. La pluie, c'est tous mes sens en alerte, mais détendus à la fois;
La pluie, c'est aussi pour moi une tonne de souvenirs...
C'est toutes les fois où, gamine, je sortais sur mon balcon en plein orage en costume de bain pour mieux admirer le spectacle;
C'est toutes les fois où j'ai lutté contre le sommeil, même en sachant que je devais me rendre à l'école le lendemain, juste pour pouvoir regarder les éclairs par la grande fenêtre de la chambre chez mes parents;
C'est toutes les fois où, un peu plus vieille, j'allais danser dans les rues pleines de flaques d'eau avec ma meilleure amie et qu'on en avait rien à faire du regard inquisiteur des voisins, parce que nous au moins on vivait ;
C'est toutes les fois où, par la suite, on se lançait dans la piscine toutes habillées parce qu'on s'en fichait et que de toute façon on était déjà trempées jusqu'aux os;
C'est toutes les marches dans le déluge alors que tous le monde courrais se mettre à l'abris et que j'me retrouvais seule avec les rues désertées;
C'est le moment où, l'été passé, en regardant par la fenêtre du toit-ouvrant de la voiture de mon meilleur ami, j'ai réussi à le convaincre que c'était une bonne idée de venir danser sous la pluie avec moi, comme je ne l'avais pas fait depuis très longtemps.
Mais surtout, ce que je préfère, c'est quand l'orage s'estompe peu à peu, que la pluie cesse graduellement en ne laissant derrière elle que cette odeur que je n'arrive pas à définir mais qui reste toujours gravée dans ma mémoire, et que le soleil reprend lentement la place qui lui appartient.
Jusqu'à la prochaine averse.
mardi, avril 28, 2009
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